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Tombé dans le domaine public, Winnie l’Ourson se mue en tueur dans un film d’horreur

Publié le lundi 20 février 2023

Abandonnés par leur ami Jean-Christophe, devenu adulte, Winnie et Porcinet ont été livrés à eux-mêmes et sont retournés à l’état sauvage. Au point de se lancer dans une folie meurtrière… Comment le film « Winnie-the-Pooh : Blood and Honey » a -t-il pu voir le jour ?

Loin de la naïveté des contes de son créateur, le Britannique Alan Alexander Milne, ou du glouton mignon popularisé par Disney, le personnage s’affiche désormais en dangereux psychopathe dans « Winnie-the-Pooh : Blood and Honey ».

Le personnage original est tombé dans le domaine public

Cette production à petit budget qui est sorti le 15 février sur nos écrans, promet de tester les limites du droit d’auteur et de celui des marques. Et suscite déjà l’ire de nombreux fans, outrés par cette réinvention choquante.

Rhys Frake-Waterfield, son réalisateur se confie :

C’est de la folie ! J’ai reçu des pétitions pour l’arrêter. J’ai reçu des menaces de mort. Des gens m’ont dit qu’ils avaient appelé la police.

Si les aventures de Winnie et de ses compagnons – Porcinet, Bourriquet, Tigrou – font l’objet d’une licence détenue par Disney depuis des décennies, la protection légale des premiers livres de Milne, sortis dès 1926, a expiré. Le personnage original est donc tombé dans le domaine public, permettant cette adaptation cauchemardesque.

Les premières images du film, où un Winnie et un Porcinet sinistres rôdent dans l’obscurité derrière une jeune femme tranquillement allongée dans un jacuzzi, ont enflammé Internet l’an dernier.

Initialement promise à une diffusion en salles très modeste, cette production gore, réalisée avec un budget minime de 250.000 dollars, s’est transformée en phénomène bénéficiant d’une sortie mondiale. Il pourrait devenir l’un des films les plus rentables de l’histoire du cinéma, selon certains experts. Son réalisateur espère détrôner le film d’épouvante « Paranormal Activity », sorti en 2009 grâce à un investissement 15.000 dollars, et qui a lancé une saga capable d’engranger plus d’un milliard de recettes au box-office.

Refonte malsaine

L’expiration des droits qui a permis cette refonte malsaine n’autorise pas pour autant toutes les extravagances. Car le personnage de Winnie a évolué au fil du temps et seule sa toute première version est dans le domaine public.

Impossible donc d’affubler l’ourson glouton de la tunique rouge qu’il porte dans les films de Disney. De même, Tigrou, apparu seulement plus tard dans les livres, ne figure pas dans le film.

Mais au-delà des droits d’auteur, qui empêchent la copie sans licence d’une oeuvre créative mais sont limités dans le temps, le long-métrage se joue du droit des marques. La licence détenue par Disney, renouvelable indéfiniment, interdit à quiconque de sortir un produit lié à Winnie et qui pourrait être confondu avec l’original.

L’avocat spécialisé Aaron Moss explique :

On ne peut pas suggérer que le produit est promu par Disney ou qu’il lui est affilié ou associé de quelque façon que ce soit, car Disney bénéficie toujours d’une solide protection des marques. Dans ce cas précis, la production semble protégée par l’idée absurde de transformer Winnie en méchant de film d’horreur.

« Pas familial du tout », le long-métrage « ne représente rien de ce à quoi (les spectateurs) pourraient s’attendre de la part de Disney », estime le conseil, et rend tout éventuel recours du géant américain « beaucoup plus difficile à faire valoir ».

M. Frake-Waterfield le réalisateur, confirme :

Je veux m’éloigner d’eux le plus possible, j’ai voulu que Winnie l’Ourson soit grand, menaçant et effrayant. Je ne veux pas qu’il soit petit, câlin et mignon.

Qualifié d’assez mauvais, la réception du film n’a pourtant déjà plus grande importance. Le battage médiatique est tel que son réalisateur prépare déjà une suite, ainsi que d’autres films d’horreur inspirés de « Bambi » et « Peter Pan »…

 

Sources : Francetvinfo
Illustration : Affiche officielle du film

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