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« oui », le P2P représente un gros manque à gagner !

Publié le samedi 1 janvier 2011

 

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16/03/2011 – "oui", le P2P représente un gros manque à gagner ! 

Une étude canadienne conclut à un rapport étroit entre P2P et crise du disque. Selon le Conseil canadien de la propriété intellectuelle, les adeptes du P2P représentent un vrai manque à gagner pour l’industrie de la musique.

 

 

Petit à petit, les études se succèdent pour tenter de mieux cerner ce phénomène, pourtant déjà ancien, qu’est l’échange de fichiers sur les réseaux P2P. Et petit à petit, l’image qui s’en dégage paraît chaque fois plus contrastée, au mieux, ou carrément illisible car contradictoire. Cette fois, c’est une étude conduite au nom du Conseil canadien de la propriété intellectuelle qui vient semer le doute dans l’esprit des observateurs – la même qui récemment était mise en doute par TorrentFreak.

L’objet de cette enquête est de définir quelles sont les relations entre le P2P et l’achat de musique chez les internautes qui s’adonnent à cette pratique du réseau. Une démarche très intéressante, car elle tente de répondre à une question qui empoisonne depuis longtemps les relations entre les défenseurs des ayants droit et les pro-P2P : le téléchargement illicite est-il une perte sèche pour l’industrie de la musique, sous la forme d’un manque à gagner ? Si tel est le cas, alors les producteurs et les artistes ont tout intérêt à pousser les états à adopter des législations coercitives pour remettre dans le "droit chemin" l’internaute égaré et faire qu’il paie enfin la musique qu’il consomme ! Au contraire, si l’étude montre que le P2Piste est un acharné de la gratuité, pour lequel jamais un sou ne devrait être dépensé dans la musique en ligne, alors que ceux qui entrent dans cette industrie perdent instamment tout espoir…

 

Méthodologie inédite
La réponse apportée à la fin de l’étude par le Conseil canadien de la propriété intellectuelle est sans équivoque sur ce point : le P2P est bien une sorte de manque à gagner pour l’industrie de la musique. Bien évidemment, le commanditaire de cette étude ne peut que jeter la suspicion sur une telle conclusion. Cependant, il convient de s’y attarder car, même si l’on émet des réserves, la démarche permet d’en apprendre sur la nature des arguments qui seront invoqués par les ayants droit. Il est évident que ces conclusions, plus que favorables aux thèses des producteurs de musique, seront réutilisées dans d’autres contextes. Sans que l’on trouve à y redire d’ailleurs, puisque le camp d’en face fourbit également ses armes.
Pour revenir au détail de cette étude, sa méthodologie est des plus inédites. Le Conseil canadien de la propriété intellectuelle s’est permis de reprendre les données collectées en 2007 pour une autre enquête menée sous l’égide du ministère de l’Industrie canadien. Cette dernière avait conclu à une totale étanchéité entre le P2P et la vente de musique, allant jusqu’à déculpabiliser le P2P de tout effet négatif sur les ventes de disques. Une position radicale qui n’est pas si courante que cela, même chez les pro-P2P qui, bien souvent, revendiquent le fait que les gros téléchargeurs dépensent aussi beaucoup en musique "légale". Ce que corrobore d’ailleurs la récente enquête menée par l’Hadopi sur les comportements des téléchargeurs.

 

Manque à gagner
Les données ont donc été retravaillées par le professeur George Barker, directeur du Centre sur la loi et l’économie à l’université nationale australienne. Tout son travail s’est articulé dans cette affaire autour d’une question posée aux internautes : si vous n’aviez pas la possibilité d’obtenir sur le P2P la musique que vous voulez, iriez-vous l’acheter sur l’Internet ? La réponse est oui dans 75% des cas – 25% restent totalement hermétiques à l’achat de musique sous quelque forme que ce soit ! Autrement dit, interdisez l’accès au P2P et vous sauverez l’industrie de la musique, semble nous dire ce bon professeur. Bien évidemment, la composante "prix" a son importance.


Il s’agit ici de montrer quels seraient les comportements des P2Pistes si la musique n’était pas accessible sur les réseaux d’échange gratuits. Seuls les internautes qui ont répondu "oui" à la question "Achèteriez-vous de la musique ?" sont représentés. L’étude va plus loin, en proposant de faire un état des lieux du fameux manque à gagner généré par le P2P. La réponse ne s’entend que sur le territoire canadien, qui ne fait pas partie des gros marchés du disque, cependant le résultat est édifiant. Selon les lobbyistes du droit d’auteur, le marché canadien a perdu, entre 2005 et 2007, près de 1,2 milliard de dollars.
De quoi donc apporter de l’eau au moulin de ceux qui luttent contre le P2P et le piratage numérique au sens large, et pour qui un monde débarrassé de ces pratiques serait forcément un paradis économique. Ce qui ne ferait pas oublier, cependant, les erreurs de communication de certains dirigeants de maisons de disques, qui ont stigmatisé, voire accusé, le consommateur de musique mis soudain au ban car il ne payait plus pour son plaisir. Or, comme le montre très bien cette étude, le P2Piste est aussi un acheteur de musique, qui a basculé dans le Net gratuit par opportunisme économique.

 

Télécharger l’Etude ici

 

Sources : http://www.electronlibre.info/Une-etude-demontre-que-oui-le-P2P,01121

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