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Déguster oui, flasher et tweeter non : en France les chefs se rebiffent

Publié le dimanche 16 février 2014

Déguster oui, flasher et tweeter non : en France les chefs se rebiffent

Ne vous étonnez pas de voir un appareil photo barré en bas de la carte du cuisinier étoilé Alexandre Gauthier: comme lui, plusieurs chefs s’agacent de voir des clients, téléphone en main, prendre des photos de leurs plats pour les poster sur les réseaux sociaux.

Gilles Goujon, chef trois étoiles à L’Auberge du vieux puits à Fontjoncouse (sud-ouest) prend l’exemple de son oeuf de poule « pourri » de truffes. « Si les gens le prennent en photo coupé et l’envoient sur les réseaux sociaux, ça enlève la surprise ».

« On enlève aussi un peu ma propriété intellectuelle, on peut être copié », se plaint le chef. Sans compter qu’une « photo prise avec un smartphone pas terrible est rarement bonne ». « Ça ne donne pas la meilleure image de notre travail. C’est embêtant », poursuit-il.

Il se plaint d’une blogueuse qui avait critiqué la cuisson de son pigeon, photo à l’appui, mais présentant l’oiseau non découpé. « Donc on ne voyait pas la cuisson du pigeon! », lâche le chef, toujours énervé, plusieurs mois après les faits.

Les chefs français ne sont pas les seuls à se plaindre. Dans le New York Times, des chefs de la « Grosse pomme » dénonçaient récemment l’attitude de certains clients, debout sur leur chaise pour prendre la meilleure photo possible, qui utilisent le flash, voire des trépieds en plein restaurant. Conséquence: quelques-uns interdisent aux clients de prendre des clichés.

« Beaucoup de gens » prennent des photos, « c’est compliqué d’interdire », confie Gilles Goujon. « Je cherche une phrase à écrire (sur le menu, ndlr), mais je n’ai pas encore trouvé la bonne formule, qui ne soit pas choquante ».

Alexandre Gauthier, chef du restaurant la Grenouillère, à La Madelaine-sous-Montreuil (nord), a, lui, représenté un appareil photo barré sur sa carte. « Les photos ne sont pas interdites, mais je veux créer l’interrogation », a-t-il expliqué à l’AFP.

« On n’arrive pas à déconnecter les gens », déplore le chef étoilé, âgé de 34 ans, tout en assurant qu’il ne s’agit que d’une minorité de clients.

« Avant, ils faisaient des photos de famille, de la grand-mère, et maintenant on fait des photos de plat », note-t-il. « C’est gratifiant, mais nous sommes une maison où il y a peu d’éclairage, donc il faut le flash. Et puis, si à chaque plat, c’est du +Stop, on arrête tout+ ou du +Il faut refaire la photo trois fois+… ». « On tweete, on like, on commente, on répond. Et le plat est froid », lâche-t-il encore.

« Si vous êtes avec votre amoureux, soit ça le fait marrer soit il fait la gueule », prévient-il. « Il y a des moments pour tout. (…) On essaie de créer une parenthèse dans la vie de nos clients. Pour ça, il faut déconnecter du portable ».

Mais « on ne va pas cracher dans la soupe. On est conscient de ce que ça apporte », relève le chef.

« Les chefs, plus on parle d’eux, mieux c’est », juge de son côté Stéphane Riss, du blog Cuisiner en ligne. « Les photos, c’est un accélérateur de visibilité et donc de chiffre d’affaires ». Les réseaux sociaux, c’est « une publicité gratuite » pour les chefs, estime le blogueur, présent sur Facebook, Twitter, Instagram, Google +, Pinterest.

En revanche, « il faut que les chefs soient au top tous les jours, car il suffit d’une erreur, et elle part sur internet ».

« Il faut vivre avec son temps! », se résigne quant à lui David Toutain, chef chouchou des critiques, qui a ouvert son restaurant en décembre à Paris. « Je pense que les réseaux sociaux m’ont aidé au début et m’aident toujours. Ça nous fait de la pub », dit-il.

Quand il était chef à l’Agapé substance, des clients venus de Nouvelle-Zélande lui avaient expliqué qu’ils connaissaient sa cuisine, sans l’avoir goûtée… grâce aux réseaux sociaux.

 

Sources : AFP

 

 

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