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La mode s’approprie le street art : plagiat de graffitis

Publié le mardi 10 mars 2015

La mode s’approprie le street art : plagiat de graffitis

La plainte de trois graffeurs américains contre le designer Roberto Cavalli, qu’ils accusent de plagiat, pose la question de la protection des graffitis.

Des graffeurs de San Francisco reprochent à Roberto Cavalli de s’être servi sans autorisation de leurs visuels, dessinés sur tout un pan d’un immeuble du quartier de Mission District.

Lors d’une action en justice lancée en août 2014, Jason « Revok » Williams, Victor « Reyes » Chapa et Jeffrey « Steel » Rubin ont estimé que la collection printemps/été 2014 Just Cavalli a non seulement enfreint leurs droits d’auteur, mais qu’elle est une concurrence déloyale, et une fausse appellation d’origine, contrevenant ainsi à la loi américaine Lanham, relative au droit des marques.

Mais les trois artistes ne se sont pas arrêtés là. Ils ont affirmé devant la cour que Cavalli avec Nordstrom, Amazon.com et Zappos.com « ont lancé une collection dont chaque centimètre carré, que ce soit sur les vêtements, les sacs, les sacs à dos et les chaussures, était imprégné d’un type de graff » qui empruntait trait pour trait à leurs créations originales.
Bien plus qu’un simple piratage

Les trois artistes estiment qu’il y a là bien plus qu’un simple piratage. Selon eux, grâce à la photo haute résolution, Cavalli a volé « sur le mur leurs signatures stylisées » (littéralement leurs noms) et les a imprimées sur ses vêtements, d’une façon cependant difficilement identifiable.

D’un commun accord avec leurs avocats, ils suggèrent que les designers de la maison italienne savaient exactement ce qu’ils faisaient : « Comme si le détournement ne suffisait pas, Cavalli a sciemment décidé d’apposer par endroits ses propres dessins, superposant à l’aérosol le nom Just Cavalli, comme s’il faisait partie de la création de départ, et comme s’il en était lui-même l’auteur. » Quand il a eu vent de ces poursuites, Roberto Cavalli a fait paraître un communiqué : « Nous sommes au courant de ces allégations incendiaires, qui n’ont aucun fondement et sont totalement injustifiées. Nous avons bien l’intention de les contester et de nous défendre de la façon la plus vigoureuse. »

Les motifs des robes de la collection Cavalli Graffiti Girls… Source : theworldsbestever.com

Le mois dernier, aux côtés des autres parties poursuivies, Cavalli a tout fait pour que les poursuites soient rejetées, excepté celle concernant l’atteinte aux droits d’auteur. Parmi les arguments invoqués, le designer a argué, entre autres, que les plaignants « ont abusivement élargi le champ de leur demande » en y ajoutant d’autres requêtes, donnant ainsi une ampleur injustifiée à cette affaire. Il a également été affirmé que les graffeurs n’avaient réussi à identifier aucun élément spécifique, prétendument copié et utilisé dans la collection.

Malgré cette tentative de contrer les accusations, le juge Andre Birotte Jr avait déjà estimé dans un premier temps que les artistes avaient une bonne chance d’obtenir gain de cause. Il avait déclaré que l’utilisation par Cavalli de leurs dessins, et en particulier de leurs noms, équivalait à une « commercialisation frauduleuse » qui dénaturait l’origine des biens ou des services. En d’autres mots, Cavalli pourrait très bien avoir trompé son public, qui pensait que son label était vraiment l’auteur des graffitis sur les vêtements en question, ou que cela avait été fait en accord avec les artistes…

 

 
Sources : Julie Zerbo pour Le Monde

 

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